mercredi 26 décembre 2007

Decembre en Allemagne...

30 novembre 

Route vers les pays bas – destination Rotterdam 
Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de découvrir le vrai visage de cette ville mais l’impression qui me reste est celle d’un mélange réussi entre ancien et moderne 
…hauts buildings aux façades argentées côtoient des canaux où dorment des bateaux en bois tout droits sortis d’un autre âge…de quoi rêver à des destinations lointaines et exotiques…Rotterdam a été, et est toujours un port de toute première importance… 
En regardant ces bateaux je les imagine en partance pour l’orient – à la recherche d’épices ou de merveilles à ramener dans le vieux monde… 

combien de fantômes du passé dorment dans cette ville ? Surement au moins un car ma chambre d’hôtel était hantée d’une étrange présence cette nuit… 

De Doelen, la salle où nous jouons avec le quintet, est un immense centre culturel. 
La salle est bondée et je pense que nous avons donné notre meilleur concert de l’année ce soir – le public, le son et notre ingénieur du son y étaient pour beaucoup – 



j’espère pouvoir revenir bientôt !

november 30

On the road to the netherlands – to rotterdam
Sadly we don’t have time to see the true face of this town but I do feel they managed to mix modern and ancient… high silver buildings, canals where wooden boats from an other time are resting...
it makes you dream about exotic destinations faraway... Rotterdam was, and still is, an important port.
When i look at these ships I imagine them leaving for the orient, seeking spices or wonders to bring back in the old world.. how many ghosts of the past are sleeping in this town? One at least, since my hotel room was haunted with a strange presence that night...

De Doelen, the venue where we are performing as a quintet, is a huge cultural centre. Le hall is packed and I think we gave our best concert of the year tonight – the audience, the sound engineer have a lot to do with it – I hope we can come back soon !


1er décembre

Nous continuons en trio vers l’Allemagne – 400 km en direction de Brème – un soleil bas d’hiver réchauffe de sa lumière pâle et rasante des prés verts dans lesquels les maisons et les moutons sont comme posés…c’est un visage de plaine très apaisant sous cette lumière dorée.

Le plus dur quand on voyage ainsi est de rester à peine 24 h dans une ville et d’essayer de la comprendre en un clin d’œil... ; je suis souvent frustrée de n’avoir pas le temps de découvrir les endroits dans lesquels nous jouons mais j’aime essayer d’être attentive à ressentir l’essence et l’âme des cités traversées…

Nous déjeunons à Brème, dont le centre ville s’est mis entièrement à l’heure de Noël…boutiques…décorations, parfums de pain d’épice et de vin chaud…c’est presque trop…les rues sont bondées – on se croirait dans une sorte de dessin animé de Noël. 


Nous jouons à Osterholz Sharmbeck, une petite ville à une vingtaine de km – la salle est toute en bois…

Malgré quelques mauvais tours que la harpe me joue pendant le concert (pourquoi ne veut-elle pas rester accordée ce soir ?), le concert se passe bien

On ressent la fatigue de jours passés sur la route et elle s’abat sur nous subitement dans la soirée
il y a eu de la tempête cette nuit.

december 1

We carry on driving to germany as a trio – 400km to Bremen –the low winter sun warms up the pale fields where houses and sheep look like little toys.. this flatlands landscape is very soothing under the golden light.

The hardest when travelling this way is to stay for a single day in a town and to try and understand it in a flash.. i’m often frustrated not to have time to discover the places we are performing in but I like being aware of the soul and essence of every city we cross.

Lunch in Bremen – it is the advent of Christmas here –shops, decorations, flavours of gingerbread and mulled wine.. it is almost too much... The streets are packed – we feel like we are in a cartoon
We are performing in Osterholz Sharmbeck, small town 20 km from Bremen , in a wooden concert hall.
Despite the few tricks my harp kept on playing to me ( why couldn’t it stay in tune tonight ?) the concert was fine.
We are tired from the days spent on the road and feel suddenly exhausted in the evening. It was a stormy night.


2 décembre

220 km au sud pour rejoindre Exertal près de Bielefeld.
Après des km sous la pluie battante et sur une route assez belle, nous voici sur une route de montagne qui semble interminable, guettant à chaque seconde l’apparition du château dans lequel nous devons jouer.

Le voici enfin – une petite citadelle qui se dresse sur un piton rocheux – Burg Sternberg. Le lieu a été entièrement restauré et nous apprenons qu’il est dédié à la musique (école et concerts)
Pendant des années, une famille de musiciens et de luthiers y a vécu et enseigné une façon de « vivre » la musique. Cette famille a marqué les esprits dans la région et on s’efforce de perpétuer leur travail dans le château. 


Nous donnons un concert assez intime, presque acoustique et c’est très agréable d’être aussi connecté au son des instruments.

Sabine, qui fait vivre le lieu est une hôte dynamique et gentille.
nous passons la nuit au château.

december 2

220km south to Exertal, near Bielefeld. After hours under a lashing rain, here we are on an apparently endless mountain road, watching out at every second for the castle in we will perform.

Here it is at last – a smal citadel on a rocky peak – Burg Sternberg.
The place was entirely restored and we learn it is dedicated to music, music teaching and concerts. For years, a musician and instrument maker family lived there and taught a original way of life, through music. This family marked the spirits in the region and people try and perpetuate their work in the castle.
We gave an intimate, unplugged concert and it is very pleasant to be so connected to the instruments’ sound.
Sabine, in charge of the place, is a nice and dynamic hostess.. we spent the night in the castle.


3 décembre

Route vers Trier.
Entre les bouchons (deux heures bloqués sur la route), la pluie et les travaux, c’est le pire trajet que j’ai jamais fait de ma vie…

nous jouons dans un cabaret très « chic » au dessus du casino, « le chat noir »…jolie scène et ambiance chaleureuse. Un bon concert malgré la journée cauchemardesque passée sur la route
étonnant comme la fatigue peut se dissiper quand nous jouons – c’est comme si des énergies secrètes prenaient le relai pour nous donner l’envie et le bonheur de jouer. 


Après un délicieux repas nous regagnons l’hôtel.

j’ai toujours pensé que la force des musiciens et leur grand luxe dans la vie était leur souplesse d’esprit – un don qui permet de dormir dans un somptueux hôtel un soir, et à la belle étoile le lendemain… la liberté ; la simplicité…
Ce soir c’est différent : après avoir joué dans le luxe au milieu du velours rouge et des lustres de cristal, diné de plats raffinés et en bonne compagnie, nous voici logés dans un hôtel un peu minable –le plus triste hôtel que j’ai jamais connu je crois (croisons les doigts pour qu’il ne soit jamais égalé) ; un passage direct des paillettes à la grisaille…Cela nous fera rire dans quelques jours mais en attendant, à l’heure où j’écris, je maudis ma chambre jusque dans ses moindres détails…

december 3

On the road to trier.

With the traffic jam ( two hours blocked on the motorway) rain and roadworks, it is the worst journey I ever known.

We perform in a very chic cabaret near the casino “le chat noir”. Nice stage and warm atmosphere. A good concert despite of the nightmarish day on the road. Funny how exhaustion can disappear when we are playing –just as if secret energies were giving us happiness and will to play.

After a delicious meal we went back to the hotel. I’ve always thought that the musicians’ strength and their great luxury in life was their adaptability – a gift that allows them to sleep in a somptuous hotel one night and under the stars the next day – freedom..simplicity...
Tonight is different – after performing in a glamorous place decorated with red velvet and crystal chandeliers, having a sophisticated dinner in good company, here we are in a shabby hotel – the saddest I’ve ever known I hope – right from glitter to grayness...
it will be a funny memory in a few days but as i am writing this I hate this room in every detail.


4 décembre

Après une longue route vers le sud, nous passons la frontière suisse près de Schaffhausen.
Nous jouons demain dans le petit village de Lohn.
Nous sommes accueillis par Hans Duerr, le pasteur du village et de deux autres villages alentours.

Il organise souvent des concerts dans son église et de grands musiciens nous ont précédés là bas…Cara Dillon ou les Tannahill weavers entre autres…

La soirée sera calme – j’abandonne tout le monde assez tôt pour me coucher car je suis envahie par la fatigue…dans la nuit glacée en rentrant me coucher je remarque que les suisses (et les allemands) ont un sentiment plus fort que nous dans leur façon de fêter noël - partout aux fenêtres, devant les maisons, on apporte un grand soin aux décorations – j’ai la sensation que l’esprit de noël vit plus fort ici que chez nous, où seul demeure l’aspect commercial de la fête.

december 4

After a long way down southwards, we crossed the Swiss near Schaffhausen.
We will perform in a small village, Lohn. We are welcomed by Hans Duerr, the village’ pastor. He often organises cocnerts in his church and great musicians came here - Cara Dillon and the Tannahill weavers for exemple...

It was a quiet evening. I leave quite early to go to bed.
In the icy night when walking back I notice that swiss and germans do have a stronger feeling than us in their way to celebrate christmas – at the windows, in the gardens, great care is given to decoration – I feel the spirit of christmas is alive here, whereas in France the commercial side of the event is the only thing left.


5 décembre 


Hans nous emmène visiter la forteresse de Schaffhausen et les chutes du Rhin qui ont ravis les différentes cours d’Europe il y a quelques siècles et qui aujourd’hui sont l’attraction pour les touristes du monde entier.

Déjeuner dans un restaurant dans un petit village dont j’ai oublié le nom – vue sur les montagnes – à quelques km la frontière allemande – l’Autriche – plus loin, la France.
Le sommet des montagnes est enneigé. Plus tard dans l’après midi, nous irons marcher sur les hauteurs du village pour revoir les montagnes sous le soleil couchant.

Il parait qu’on ne les aperçoit que 20 jours par an – grâce au « foen », un vent violent – comme le mistral – qui dissipe les nuages. Les habitants nous ont dit que ce vent était mauvais et qu’il leur donnait mal à la tête ( ?).

Concert dans l’église ce soir. Hans est heureux car son église est quasi pleine.

Dîner tardif pour fêter l’évènement avant de se séparer pour la nuit…

J’ai remarqué pendant notre court séjour en Suisse, que beaucoup de gens, les femmes et les enfants surtout, portaient des amulettes ou de colliers d’Ambre – pourquoi cette tradition ? je sais que l’ambre a une valeur protectrice mais je n’aurai pas imaginé cette tradition vivante en Suisse… 


december 5

Hans takes us for a visit of the S fortress and the Rhein Falls that delighted the europeans royal courts a few centuries ago and that are today an attraction for tourists from all over the world.

Lunch in a small village – from the restaurant windows we can see the mountains – a few kilometers from here, the german border – Austria – further way, France.

There is mountain on top of the mountains. Later in the afternoon, we had a walk in the village to have an other look at the mountains under sunset. We’ve been told we can see them only 20 days a year, thanks to the foen, a strong wind that, like the mistral in france, dissipates the clouds. The inhabitants told us this wind was evil and gave them headaches.

Concert in the church tonight. Hans is glad, the church is almost full.
Late dinner to celebrate the event before we part for the night.

I noticed during our short stay that many people, especially women and children, wore amber amulets or necklaces – why this tradition? I know amber has protective properties but I wouldn’t have imagined this tradition was still going in Switzerland...


6 décembre

Route vers Emmendingen – près de Freiburg.
Concert le soir dans un club – je crois que la pluie de s’est pas arrêtée de la journée.
Eternels marché de Noel dans les rues de la ville…lumières rouge, vert et or…
Que dire de plus si ce n’est que la spectacle est de mieux en mieux rodé quelles que soient les conditions dans lesquelles nous jouons.

december 6

Road to Emmendingen – near Freiburg.

Concert tonight in a club – I think it rained all day long. Eternal christmas market in the streets... red, green and golden fairy lights. What can I say except that the show is better and better, whatever the conditions.


7 décembre

Route pour Esslingen – (petite ville médiévale près de Stuttgart) sous des trombes d’eau.

De toutes les villes que nous avons traversées et visitées, cette vile est de loin la plus jolie avec ses ruelles médiévales et ses hautes maisons colorées…

le marché de Noel est très original avec beaucoup d’échoppes médiévales et d’attractions – musiciens – jongleurs, bonimenteurs, jeux et chevaliers
une petite parenthèse amusante et hors du temps avant de revenir faire les réglages de son dans la salle ou nous jouons ce soir
c’est un folk club qui existe depuis plusieurs dizaines d’années grâce au travail d’une équipe de passionnés…tant de noms prestigieux nous ont précédés sur cette scène !
Je suis contente.

Le son sera parfait, tout comme l’accueil – nous dinons ensuite avec l’équipe – nous espérons revenir…dans deux ans si tout va bien.

december 7

On the road to Esslingen, small medieval town near Stuttgart, under a downpour.

Of all the towns we visitedn this one is from far the most pretty with its medieval alleys and its high colourful houses...
the christmas market is very original, with many medieval shops and attractions – musicians, jugglers and barkers, games and knights.
A little and funny break, out of time, before coming back for soundcheck.

We perform in a folk club run by a team of enthousiastic music fans for decades.
Many prestigious names performed here before us on this stage ! I’m so glad.
The sound was perfect, just as the people. – we had dinner next with the staff – we hope we can come back, in a couple of years if everything goes fine.


8 décembre

Aujourd’hui nous sommes en route pour le dernier concert près de Munich et nous avons décidé de faire le meilleur concert possible !

Pour une fois le soleil nous accompagne sur le trajet (un présage ?) et nous pouvons enfin profiter du paysage qui défile - collines et montagne au loin.

Concert le soir organisé par le Cobbler’s irish pub près de Germering.
Le pub est au sous sol d’un grand bâtiment en pleine campagne, mais le concert aura lieu au rez de chaussée, dans la grande salle
…je crois que nous avons donné un bon concert car le public ne voulait plus nous laisser partir.
Nous étions le 99 eme concert celtique organisé par le pub après des artistes comme Cara ou Karen Casey et avant la harpiste Maire Ní Chatasaigh & Chris Newman qui joueront là bas en Janvier…

Après un verre au pub après le spectacle avec l’équipe du Cobbler’s – une nuit de repos avant une longue route vers la France….

december 8

Today we are driving towards the last venue near Munchen and we agreed to give the best gig we can ; for once the sun is shining all day long ( is it an omen?) and we finally can enjoy the landscape – hills and mountains.

Tonight’s gig was organised by the Cobblers, an irish pub near germering. The pub is in the basement of a great building in the middle of the country, but we will perform in the groundfloor, in the main hall. I think we gave a good concert because the audience could not let us go !!!

We gave the 99th celtic concert organised by the pub, after artists like Cara or Karen Casey; the harpist Maire Ni Chatasaigh and Chris Newman will play here in january.
After a pint at the pub after the show with the staff – a night of rest before the long drive back to france.


9 décembre

Route vers la France – 830 km

Le Rhin sert très exactement de frontière entre l’Allemagne et la France…Sitôt le fleuve passé, c’est déjà un autre pays.
Le paysage n’a pas changé, ni la lumière, ni le long ruban de la route – tout est identique – et pourtant d’un côté nous étions des étrangers et de l’autre nous sommes chez nous – c’est une sensation étrange…
Qu’est ce qui tout a coup vous donne le sentiment d’appartenance à un territoire ?

december 9

To France – 830km.

The Rhein is the exact frontier between Germany and France – just after crossing the river, it is already another country. The landscape is the same, just as the light and the long, long road – everything is the same – and yet on one side we were strangers and on the other we are at home – it is a strange feeling…
what makes you belong to a country or another? 

mercredi 12 décembre 2007

Novembre en Pologne...

22 novembre 2007 

Nous sommes arrivés à Wałbrzych hier après une interminable attente à l’aéroport de Paris, une escale à Varsovie, un vol miraculeusement attrapé pour Wroclaw et 80 km de voiture… 
Nous sommes ici dans le sud est de la Pologne, une région appelée Silésie. 
Ce sont d’anciennes terres minières mais toutes les mines ont fermé il y a 20 ans , laissant derrière elles la misère et des jours sombres pour la population … grandes maisons cossues côtoient des bâtiments plus modernes et des abords de ville qui ressemblent à tous ceux que l’on croise plus à l’ouest, avec les sempiternelles mêmes enseignes de grande distribution et de voitures. 
Aujourd’hui la région s’en sort grâce des zones franches attribuées pour l’industrie automobile, la porcelaine et le bois…C’est aussi une ville thermale. 

Un peu de neige dans les rues - des gens qui marchent vite - il fait froid – il y a une odeur indéfinissable – mélange de charbon et de fuel – que personne ne semble remarquer… 

Nous sommes merveilleusement accueillis ici par Bogdan Krol et sa petite équipe de la maison de la Bretagne…un tel lien parait étonnant mais les échanges entre la Bretagne et la Pologne existent depuis plus de 20 ans et nous sommes fiers d’avoir été invités et choisis cette année pour cette « semaine de la Bretagne » en Pologne… 

Lors du déjeuner, Bogdan nous raconte un peu ce qu’a été sa vie et la vie des polonais de sa génération depuis la guerre 39-45…tant de misères et tant de restrictions – des frontières posées entre les peuples. 
Je suis heureuse de le voir en parler avec le sourire. 
Les gens ici semblent respirer à nouveau après des années sous une chape de plomb. 
On ressent que les temps difficiles ne sont pas si loin derrière mais tout est toujours fait pour regarder vers l’avant (et oublier ?) – il y a du soin dans les détails – de la coquetterie – de la gentillesse à chaque endroit où nous passons… 




Pour la première fois les musiciens reçoivent des fleurs en même temps que moi à la fin du concert que nous avons donné aujourd’hui au musée régional – j’ai senti beaucoup de cœur chez tous les gens qui étaient là…On m’a offert un recueil de poèmes d’un poète local et une petite tablette de chocolat – il y avait un si grand soin apporté au paquet que je me suis souvenue du sens du mot « cadeau » ; je l’avais oublié dans l’agitation et « l’effervescence » de Paris.

Nous passons la soirée tranquillement et nous avons fait le tour de la ville par un vent glacial à la recherche d’un café…nous avons trouvé un petit bar dans lequel deux ou trois silhouettes vidaient verre sur verre…où sont les gens ?
En tendant l’oreille on pouvait entendre les musiques et les flonflons des bals qui ont lieu dans de grands bâtiments dans le cœur de la ville…les gens ici se réchauffent en dansant la valse !

november 22

After a never-ending wait at the airport in Paris, a stop in Warsaw, a flight to Wroclaw miraculously caught and a 80km drive, we finally arrived in Walbrzych. We are in south-east Poland, in Silesia.

It used to be mining lands but all the mines were closed 20 years ago, leaving behind misery and dark days for the population, opulent houses next to modern buildings... the outskirts look like those you can find further west, with the inevitable mass-marketing signs.
Today the region makes a living through free-zones given to the car industry, china and wood. It is also a spa town.
Some snow in the streets, people walking fast – it’s cold – there is an undefinable smell, a mix of coal and fuel, that nobody seems to notice.

We are wonderfully welcomed here by Bogdan Krol and his team at the House of Brittany...such a link seems amazing but Poland and Brittany communicate for more than 20 years and we are proud we have been invited this year for the “Brittany Week” in Poland.

During the lunch, Bogdan tells us about how people, including him, lived since world war two – miseries and restrictions – frontiers put between peoples – I’m glad he can talk about it with a smile. People here seem to breathe again after years of despair.
We can feel that hard times are not so far behind but everything is done to make you look at the future (and to forget?) – great care is given to details – there is stylishness and kindness everywhere we go.

For the first time the musicians too are given flowers at the end of the concert at the regional museum – I felt generosity from the audience. I was given a collection of poems from a local writer and a small chocolate bar – it was wrapped with such a great care that I remembered the meaning of the word “present” – I had forgotten about it in the parisian frenzy.

We had a quiet evening and walked around the town, in the cold wind, in search of a café.. we finally found a small bar where a couple of people were gulping down one drink after the other... where is everybody? Listening carefully, we could hear music from the bals of the town center.
People are warming up here dancing the walz !


23 novembre 007

Dans la matinée nos hôtes nous font découvrir la maison de la Bretagne…une petite parenthèse – dans des anciens bâtiments du parti – nous nous trouvons à l’intérieur d’une « annexe » de la Bretagne en Pologne – de nombreux échanges ont lieu depuis plusieurs années entre des collèges/lycées bretons et polonais.

Nous partons visiter le château de Ksiaz. C’est un des plus grands châteaux de Pologne…cet énorme château (entre médiéval et rococo) dresse sa silhouette au milieu de forêt sur une hauteur.
Les allemands ont autrefois réquisitionné le château et c’est seulement aujourd’hui que la Pologne retrouve un peu de son bien national…
Il est lentement restauré après avoir été pillé par les allemands et les russes…si bien que toute notre visite prend la tournure d’une visite « par l’absence » : ici, il y avait un tableau – là, une tapisserie – ici les cheminées ont été démontées – quel enfer que tout le monde se soit servi – un pillage en bonne et due forme…
Le château a appartenu aussi à des anglais de la famille de Churchill et à une certaine « princesse Daisy » qui est morte tragiquement.

Une étrange visite s’enchaîne avec celle du château : on nous emmène voir des souterrains gigantesques creusés par les nazis pendant la guerre….des km de galeries dont on ignore encore la signification et qui ont été soigneusement dissimulées par le régime communiste pendant des années …base arrière d’Hitler ou fabrique d’armement…voilà un tourisme un peu morbide à mon goût…mais le pays a surement besoin de montrer ses blessures … celles du paysage et des hommes… 





Concert ce soir dans le grand théâtre de la ville – un vrai petit opéra rococo avec boiseries dorées et angelots tout enguirlandés… 






Le concert sera un grand succès – dehors le temps s’est radouci et le froid piquant à laissé la place à un crachin presque breton…des roses rouges pour nous ce soir…

november 23

In the morning our hosts showed us the maison de la Bretagne – in the former building of the communist party, we are here in small Breton annexes in Poland – there are many exchanges between Breton and Polish schools.

We visited K castle. It is one the biggest castles in Poland – this huge building ( between medieval and rococo) is on a rocky peak in the middle of the forest. In WW2 the Germans requisitioned the castle but today Poland have regained one of its national treasures.
It is being restored step by step after having been plundered by germans and russians... to the extent that our visit turns around the “empty” theme: here there used to be a painting – here, a tapestry – here, the fireplaces were taken down... it is a pity everybody turned the whole castle upside down.
The castle belonged as well to Englishmen from Churchill’s family and to some “Princess Daisy” who died tragically.

A strange visit follows – we are taken to huge underground galeries dug by the nazis during the war – kilometers and kilometers, we still do not know what it was meant to be and that was carefully hidden by the communists for years. Hitler’s inner base or arm factory... this is a quite dreary kind of tourism...but the people need to show wounds in the flesh and landscape.

Concert tonight in the great town theatre – a small rococo opera with golden panellings and angels with garlands.
The concert was a real success – outside the weather is nicer and the chill turned into an almost Breton drizzle... red roses for us tonight....


Le 24 novembre

Nous roulons jusqu’à Bolesławiec, la ville où nous devons jouer le soir même.
Des paysages un peu tristes – industriels – l’hiver et le froid n’arrangent rien - mais ; comme je l’avais ressenti en Estonie, tous ces grands immeubles et énormes bâtiments auraient besoin de voir leurs couleurs ravivées pour que le paysage retrouve de la gaité…

L’endroit où nous jouons ce soir est assez extraordinaire …il s’appelle la « cave parisienne » - Il est tenu par Bogdan Nowak, un artiste qui a accompagné le mime Marceau sur scène pendant de nombreuses années et l’endroit est à son image : exubérant et accueillant – dans un dédale de pièces voutées, des canapés de velours rouges, des tables basses et surtout des objets…ramenés des quatre coins du monde par Bogdan – beaux ou insolites – partout où le regard se pose, il y a quelques chose d’extraordinaire à regarder…nous sommes a mi-chemin entre la caverne d’Ali baba et le moulin rouge.. ; Partout des tableaux, des statues et beaucoup de masques...
Je crois deviner que ce goût des masques chez Bogdan vient de son métier de mime dans lequel l’expression est si importante….

L’accueil est parfait du début à la fin, depuis le thé chaud servi à notre arrivée dans la porcelaine locale jusqu’au concert qui sera un très beau moment avec le public…
Après le spectacle nous sommes restés pour profiter de l’ambiance et nous voilà bientôt coiffés de chapeaux haut de forme que le maitre des lieux affectionne et qui nous donnent l’allure d’élégants personnages du Paris de la fin du XIXème siècle… 






Je suis toujours étonnée de voir comment le hasard met toujours sur mon chemin des lieux hors du temps et des personnages originaux… 





november 24

Driving to Boleslawiec, the town we are playing in tonight.
Sad industrial landscape- winter and cold do not make things better but, as I had already noticed in Estonia, these huge buildings would need some colour so that the landscape regains some joy.

Tonight’s venue is quite unusual… it is called “la cave parisienne” and is run by Bogdan Nowak, an artist who performed with the mime artist Marceau for many years and he decorated the place himself: it is exuberant and welcoming - a maze of vaulted rooms , red velvet sofas, tea-tables and many objects brought from all over the world, beautiful and original...
everywhere you look there is something extraordinary...half way between the Arabian nights and the Moulin Rouge. Paintings, statues and masks... I guess Bogdan likes masks because in his art expression is vital.

We were warmly welcomed : from the delicious tea served in local china when we arrived to the concert that was a great moment with the audience...

after the show we stayed and enjoyed the atmosphere, wearing the top hats our host collects: we looked like elegant Parisians just out of the 19th century...
I’m amazed by how chance always puts on my way extraordinary places and original characters.


25 novembre

Dernier concert ce soir et nous devons faire environ 200km pour rejoindre la ville de Poznan – La maison de la Bretagne locale y organise une soirée pour nous – toujours dans le cadre des semaines de la Bretagne…
je n’en reviens toujours pas de l’existence de ces petits îlots bretons à l’intérieur de la grande Pologne…je trouve cet échange généreux et plein de promesses pour l’avenir du pays…

petit désagrément au départ car le transport entre Bolesławiec et Poznan n’a pas été géré et c’est grâce à la gentillesse de Bogdan que nous ferons la route en voiture – une land rover dans laquelle la harpe rentre difficilement et qui nous obligera à faire les 200 km de route assis comme des fakirs dans le peu de place qui reste…de quoi me faire presque regretter de n’avoir pas choisi de jouer de la flûte !

A Poznan le concert sera un grand succès – je ne crois pas qu’il y aurait pu y avoir une personne de plus dans cette salle !
Une nuit à l’hôtel avant le retour et la fatigue commence à se faire vraiment sentir…

november 25

Last concert tonight and a 200km long drive to Poznan ; the local Maison de la bretagne organises an event there tonight, still whitin the context of the Breton week.
I can’t believe there are so many little breton islands inside such a big country...
This exchange is truly generous and promising for this country’s future.

Some trouble at first since nothing was planned for the journey from Boleslawiec to Poznan but Bogdan kindkly drove us there, in a land rover..
the harp hardly fits in tghe car and we spend the journey sitting like fakirs in the little space left... it almost makes me wish i chose to play the flute !

Poznan – the gig was a great success – I think there couldn’t have been room for one more person !
Night at the hotel before driving back home. We’re slightly exhausted…


26 novembre 2007 



Retour à Wroclaw pour reprendre l’avion pour la France…
Plusieurs choses m’ont frappée dans ce pays – tout d’abord la gentillesse de ses habitants et des gens que nous avons croisés sur notre chemin malgré beaucoup de difficultés au niveau de la langue. (peu de polonais parlent l’anglais et la langue polonaise est restée très hermétique pour moi avec sa prononciation si différente des langues que je connais)

Ensuite j’ai ressenti que la place accordée à la musique dans ce pays était très importante. Jamais nous n’avons voyagé, dîné, ou bu un verre, sans que la radio ou un disque ne soient présents en fond sonore…Comme si la musique était un fil qui reliait tout ce monde à la vie et peut être à une certaine idée de modernité et de confort…il y a un goût immodéré pour la « variété » pop internationale des années 70’ 80’.
Je pense – peut être en me trompant – que les gens ont été privés de ces musiques pendant des années noires – les écouter en boucle aujourd’hui est comme un luxe simple qui oxygène les esprits et redonne le sourire…
Nous avons aussi beaucoup ri lorsque dans notre premier hôtel les serveuses ont voulu nous faire plaisir en passant de la musique française pendant notre dîner tardif…ce repas passé entre l’accordéon, Maurice Chevalier, Joe Dassin ou Sheila était surréaliste !

Enfin, sur le chemin du retour, j’ai pu voir un immense cimetière sur la route menant à l’aéroport de Wroclaw... ; Il faisait nuit et partout des lanternes étaient allumées autour des tombes – j’ai trouvé que c’était une jolie façon d’honorer les défunts….
Et toutes ces bougies venaient apporter leur petite touche de chaleur et de lumière au cœur de l’hiver polonais…

november 26

Back to Wroclaw and France.

Several things struck me in this country – first the kindness of its inhabitants and of everybody we met on the road, despite some difficulties due to the language barrier: few peoples speak english and polish remained a very mysterious language to me, with its pronounciation so different from all the languages I know...

Then I felt there was a lot of space given to music in this country. We never travelled, dined or had a drink without radio or records as a background. As if music was a thread that linked everybody here to life and maybe to a certain conception of modernity and comfort. There is here an immoderate taste for the international pop music of the 70s and 80s.
I think – but I may be wrong – people were deprived of this music during the dark years, and listening to it endlessly today is like a simple luxury that allows them to breathe and smile again.

We had a lot of fun too when in the first hotel the waitresses wanted to please us playiong french records during our late dinner... eating while listening to Maurice Chevalier, acordeon music, Joe Dassin or Sheila was quite surrealistic!

On the way back, I saw a huge graveyard on the road to Wroclaw’s airport. It was dark and lanterns were lit everwhere around the graves... I thought it was a nice way to honour the dead.
All these candles brought their little warmth and light to the Polish winter...